LA FRENCH ATTITUDE
D’une étude à l’autre (Gallup, IPSOS, Mozart/Apicil, Malakoff/Médéric, …), les chiffres sur le désengagement varient en fonction de la définition qui est faite de « l’engagement » et du niveau de motivation que l’on attend, mais toutes s’accordent à dire que la France est l’un des plus mauvais élève sur la scène européenne ou internationale.
Avec 90% de salariés totalement ou partiellement désengagés, elle occuperait le 18ème rang sur 19 pays européens étudiés ; c’est le Danemark qui arrive en tête .
Les conséquences pour les entreprises sont dévastatrices : baisse d’efficacité et de performance individuelles et collectives, négligences, déresponsabilisation, turnover, absentéisme et présentéisme (20% des salariés français reconnaissant faire de la présence sur leur lieu de travail).
Ce désengagement représenterait une perte totale de compétitivité nationale de 230 milliards, soit 12 600 € par an et par salarié.
Les causes invoquées sont multiples : la perte de sens, le manque de visibilité et de valeurs partagées, une image détériorée et déshumanisée de l’entreprise, un manque d’empathie et de respect d’un management qui commet de nombreuses maladresses.
Mais pourquoi les entreprises françaises sont-elles si peu performantes sur le sujet de la motivation et de l’engagement ?
Nous allons tenter de l’expliquer en 4 articles, en développant 4 raisons, 4 travers que l’on retrouve dans un grand nombre d’entreprises françaises et qui sont autant de solutions pour celles et ceux qui veulent agir efficacement et inscrire leur entreprise sur la voie de la performance collective.
Cette semaine, essayons de comprendre culturellement ce qui tire le moral des Français vers le bas.
1ère raison : Un négativisme culturel
Sans tomber dans la caricature et la généralisation, les Français sont reconnus pour leur insatisfaction récurrente et le recours systématique à la critique négative. Si ce trait de caractère peut parfois avoir son charme, son impact sur les capacités des Français à être heureux n’en est pas moins fort et voir en permanence son verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein est un réel frein au bonheur, et plus encore, à la responsabilisation. En effet, cette insatisfaction étant majoritairement du fait de son environnement et des autres, l’insatisfait ne se pose pas la question « comment pourrais-je agir, à mon niveau, pour être satisfait de ce qui m’arrive ? », et c’est pourtant la recette à appliquer pour devenir acteur de sa vie et de son bonheur.
Il va donc de soi que cette tendance au négativisme se retrouve à tous les niveaux de l’entreprise et que les dirigeants et managers insatisfaits auront toutes les peines du monde à reconnaître et motiver leurs équipes, elles-mêmes composées de salariés insatisfaits, … Bref, visualisez-vous cette spirale infernale et tout l’intérêt d’en sortir par quelque moyen que ce soit ?
Pour cela, des prises de consciences s’imposent, accompagnées d’une analyse objective de la situation. Un changement radical de regard inspiré de la pratique de la pensée positive doit s’opérer et venir s’inscrire clairement dans une culture managériale transformée et formalisée.
Les effets positifs peuvent se faire sentir rapidement et j’invite tous les managers à faire le test suivant : notez le déroulement d’une journée et les émotions que vous ressentez un jour où vous êtes en pleine forme, rayonnant et positif et un jour où vous êtes de mauvaise humeur, énervé, fatigué. Vous mesurerez ainsi l’impact de votre humeur sur celle de votre équipe, sur leur travail et sur le niveau de satisfaction de tout le monde.
La semaine prochaine, nous étudierons une seconde raison de la contre performance française en matière d’engagement liée à la place accordée au Management dans les entreprises.